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La vie à l'endroit, à l'envers et de travers

2000

ISBN 2874081035

 

 

 

 

 

 

 

 

La vie à l’endroit, à l’envers et de travers  explore le thème de la folie. Rêves, cauchemars, folies ordinaires ou non, révoltes… tels sont les maîtres mots de ce recueil volcanique de nouvelles inédites. Voici le grand chaos et ses disgrâces qui frappent à votre porte. Qu’allez-vous faire ? Ouvrir ?…

 

« Au premier recoin rencontré vivait un forgeron noir et musclé, aux yeux de braises mal éteintes. A force de manier l’enclume le jour, la nuit, il s’était pris pour un marteau et, ce faisant, l’était devenu… »

 

Avec cette œuvre, réapparaîssent les alternances réalité,  rêverie, rêve, utopie, réalité... Mais ici, les maillons du cycle infernal ne se distinguent plus que fort malaisément. Gronde alors en l’esprit du héros une révolte larvée.

 

 Dans l’extrait suivant, il est bien difficile de déterminer si le personnage central fait partie du staff médical ou du lot des malades. Notre héros semble traverser à sa guise et sans la moindre contrainte le labyrinthique hôpital psychiatrique. Il est aussi à la recherche de son intégrité disparue: tout un symbole pour un homme qui ne cesse de se déglinguer au fil des jours…

 

Extrait de la nouvelle « La démission ».

 

 

 

 

 

L’immonde sorcière, ici chacun savait ça, se complaisait langoureusement dans le décryptage des boules de cristal. Mais elle ne dédaignait pas non plus celles constituées en toute autre matière.

Et je craignis alors le pire ! Il me sembla soudain qu’il n’existait au monde rien de plus vorace qu’une vieille en manque !

La réputation qu’on lui prêtait volontiers, voulait qu’elle possédât d’immenses capacités à révéler au grand jour de bien horribles destins. Jusque là, la pire normalité pour une voyante !

Mais pour prouver la véracité de ses dires, elle s’était aussi donné la peine de fournir de sérieux coups de pouce aux destins les plus sinistres. Dans sa période de voyance la plus noire, elle avait ainsi prédit mille et une hécatombes monstrueuses. Et tout cela s’était, hélas, avéré d’une particulière justesse de vue.

Puis on avait précisément découvert chez elle les armes du destin : un revolver à capsule, un poignard en plastique mou, des trappes à souris en gélatine couleur canaille.

Capsules, plastique et gélatine contenaient aussi un cyanure de grande pureté.

- Le fait d’un hasard malencontreux ! n’avait-elle jamais cessé de répéter au vieux déplumé qui instruisait l’affaire.

Elle lui avait encore montré l’énormité de son derrière, espérant de la sorte gagner sa clémence. Peine perdue ! Le jugement dernier lui avait prédit le retrait total du permis de vivre libre.

Par contre, au vu des bizarreries de son comportement, on lui avait immédiatement octroyé la faveur d’occuper la cellule deux bis de la grande bâtisse blanche, la plus spacieuse, mais aussi la plus sombre de toutes ces cellules, celle qui offrait aux esprits dérangés les occasions les plus folles de faire jaillir à la grande nuit leurs propres éjaculats de lumières vives. Mais - et sans doute parce que venant d’une femme -, les grands éjaculats de lumières vives se firent toujours attendre...

Dès lors, hélas! dans la deux bis, ça ne brilla jamais aussi souvent qu’on eût été en droit d’espérer d’une telle cellule. Au point même qu’il m’arrivât souvent, dans ma tournée thérapeutique à moi, d’oublier, sans préméditation ni parti pris, le magma sombre et imberbe de cet étrange contenant contenu lugubrement inphosphorescent.

Ici, seul un jeu complet de double dentition flamboyait régulièrement d’ors juteux (l’ogresse bavait de surcroît) et nombre de ces hommes en blanc qu’on me forçait à côtoyer quotidiennement, rêvaient de coincer, à l’occasion, ce gras morceau de gueule béante pleine de promesses, et de lui arracher, vite fait bien fait, la double panoplie convoitée. Ce seul méfait aurait à coup sûr exempté son auteur, deux vies durant, des fastidieuses promenades thérapeutiques.

Mais voilà, Dieu les en avait gardés !

C’est que, du vulgaire téton au repli le plus sardanapalesque de son anatomie, chacun d’eux imaginait voir du cyanure engoncé dans le moindre attribut de la dame. Et quoiqu’elle offrît, à intervalle régulier, tout son corps et ses dents, personne n’accepta jamais de bénéficier du royal cadeau de ses rotondités, qu’elles fussent flasques, ternes, dures ou brillantes...

Le fait qu’elle eût le sexe taillé comme une trompette thébaine, et davantage retroussé qu’une armada de chaussettes veuves, faisait aussi s’étioler d’emblée le moindre concept de frénésie. C’était vilain, voilà !

- Rendez-les moi ! dis-je.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez ! dit la voyante, extrapeulucide en ce moment précis.

- Ne faites pas l’enfant ! Rendez-les moi immédiatement !

- Il y a des jours avec, et des jours sans ! dit-elle encore, regard hautain.

Mon Dieu, le gouffre sulfureux de ses abyssales fosses narines commençait à m’exciter...

Mais à vide ! Que voulez-vous, sans fonds de commerce...

Puis elle ajouta, compatissante:

- Quel est exactement votre problème, mon cher monsieur ?

J’en avais tellement !

Tout cet or qu’elle avait à profusion dans la bouche, me fit tourbillonner les mirettes inférieures, celles qui se contentent de n’opérer que sur la face visible des choses.

Je m’efforçai de masquer ma soudaine aspiration au meurtre. Devant la bande d’abrutis hilares et laiteux qui m’envahissaient plus encore que de coutume, je me retins de céder au moindre instinct primaire.

Loin des dentition dorée, narines sans fond et autres colifichets propres à tout visage, mon regard s’attacha à détailler le haut du crâne de la dame. L’ogresse portait une perruque cirée à poil ras, d’un réalisme outrancier, allant jusqu’à l’imitation de points de calvitie naissante. Quelques bouclettes éparses simulaient même d’anodins nœuds pelucheux, pareils à ceux qu’on trouve sur les fourrures négligées des chats angora de basse classe, les soirs d’amours tumultueuses. De nos jours, les techniques devenues sans limite ne se contentaient plus d’imiter, mais recréaient des réalités plus vraies que nature.

- Vous faites un bien beau métier ! dis-je, pour détendre un tantinet l’atmosphère.

Et je pensais: “ Mieux vaut amadouer l’animal ! ”. Une stratégie bien bâtie me semblait préférable au vulgaire affrontement, voué à l’échec inévitable et sans doute humiliant.

- Un métier exigeant !... rectifia-t-elle.

- Je n’en doute point ! dis-je, distrait, me demandant avec inquiétude où avaient pu passer toutes ces choses à moi que je cherchais en vain.

- ...et qui demande qu’on n’ait pas froid aux yeux !

- Ah oui ?

- Sinon, nous nous enrhumons, mon cher monsieur ! Et devenons quelconques !

J’eus un mal de chien à suivre le cheminement de ses pensées car elle semblait parler comme une pythie.

Tout s’éclaira pourtant.

- Car nous sentons l’avenir plus que nous le voyons !

- Vous êtes alors plus senteuse que voyante ? dis-je, l’air naïf et contrit, question de contenir d’éventuels débordements de fâcherie, et de maintenir la conversation dans des limites de compréhension raisonnables.

- Certainement plus sentante que voyeuse ! s’empressa-t-elle de rectifier d’un ton tranchant.

- Pardonnez-moi ! balbutiai-je, continuant à chercher vainement l’objet de mes préoccupations.

Les poches de la dame semblaient gonflées.

Mais cela provenait du seul embonpoint des hanches. Le corsage risquait l’explosion lactée et il ne manquait, par-delà l’immense rebondi des fesses, qu’une élégante queue touffue pour que la culotte de cheval dont la nature l’avait dotée, fût désormais complète.

Dans le paquet blême des larves blanches, on ne comptait plus le moindre rire. Plein de regards s’étaient faits lubriques et mouillaient.

Un amas pelucheux de cheveux gras et cuits s’était effondré à mes pieds, entraînant dans leur chute des cloques et croûtes multicolores. Et je sentis me démanger les premières cicatrisations du jour : je déségratignais lentement et déblessurisais, me reconstruisant partout quantité de chairs vierges.

Oui, mais voilà ! Je n’avais jamais entendu dire que les organes manquants repoussaient ! Même dans les miracles !

Si chaque jour devait me condamner à perdre un peu de moi-même, l’avenir s’en verrait sans cesse davantage compromis. Et pour la première fois, j’envisageai vraiment la démission, autrement que comme menace en l’air.

- De quoi demain sera-t-il fait ? soupirai-je.

Une ecchymose violacée venait de chuter, laissant courtoisement la place à du futur.

- Cher monsieur, dit la sentante, je compatis à vos malheurs. Evidemment !...

- Que savez-vous de mes malheurs ? demandai-je.

- Oh, vous seriez étonné ! Votre désespérance envahit mon champ d’investigations tout entier ! répondit-elle. Et cela me trouble beaucoup !

Elle avait approché les mains de sa boule de cristal, et le hibou séché lui faisant face avait cligné d’un oeil éteint.

Puis la grosse dame avait frémi.

- Tenez-vous vraiment à savoir ce qui vous arrivera demain ? ajouta-t-elle d’une voix rauque vacillante. Est-ce  bien nécessaire ?

- Ça peut être utile, répondis-je.

- Bon, mais alors, c’est vous seul qui l’aurez voulu !

- J’en prends l’entière responsabilité, dis-je, peu rassuré.

Elle s’était raclé la gorge méchamment, puis avait reniflé plus bruyamment qu’une porcherie.

- Je vois sur vous une double empreinte de sabots fraîchement ferrés, dit-elle d’une voix sinistre, une meurtrissure rougeâtre au visage, un oeil poché, un bout de doigt manquant, des ecchymoses au torse et des brûlures de beurre fondu partout sur un crâne achauvi...

- Un bout de doigt ! Un bout de doigt ! pensai-je.

Les doigts constituaient peut-être la seule partie de mon anatomie qui n’eût jamais eu à subir le moindre outrage corporel. Là, elle se plantait visiblement !

Entre-temps, je m’étais ressaisi.

- Il n’est point difficile de proférer de telles banalités ! ricanai-je. Chacun, dans la maison, sait que je vis cette tragédie au quotidien...

- Et puis, alors là...

Elle renifla comme deux porcheries pleines.

- Oui ?... dis-je, inquiet.

- Non, rien...  Je ne vois plus rien !... Vraiment plus rien !... Je suis exténuée, excusez-moi !...

- Précisément, j’aurais aimé savoir...

- Séance terminée! fit-elle en claquant violemment le volet métallique du judas.

Je venais d’y laisser un bout de doigt.

La douleur s’était vite estompée, laissant à présent libre cours à de farfelus élancements: le cœur battait toujours ! Je pris cela pour un signe positif.

- Rendez-les moi ! suppliai-je, ensanglantant tout le mur cellulaire du restant de mon doigt.

Mais le volet métallique du judas resta dès lors immobile et muet.

- Allons, venez ! dit en chœur le bouquet blanc de mes dégénérés confrères. Vous voyez bien que la dame est fatiguée...

- Bon ! Ben alors, tant pis ! fis-je un peu las.

Et ils gloussèrent comme cent dindons albinos en partance à la drague aux dindones.

 

L’étage immédiatement supérieur était peuplé de ministres, députés, parlementaires sans intérêt aucun.

Comme toujours, ils cuvaient le fleuve rougeâtre de leurs nombreux pots-de-vin dans des saoulocraties de nobles irresponsables. Et comme toujours, nous avions traversé leur département au pas de charge. Non sans saluer pourtant l’un d’eux qui nous avait repérés.

- Bonjour, monsieur le grand dysfonctionnaire !

Il travaillait au ministère de la Justice. Il avait été forcé, sa vie durant, d’appliquer des tas de lois injustes qu’avaient concoctées religieusement d’autres dysfonctionnaires de l’Etat, ses supérieurs immédiats.

Jamais il n’avait cessé de nourrir, en son cervelet droit, tout un lot périmé de pensées paradoxales que ne pouvait admettre l’apparentement des alvéoles gauches. Rien n’avait rendu évitable la surchauffe annoncée de son système final de gestion des données, et l’explosion du bidule générateur de synthèses l’avait catapulté en cet étage morose, dans un état de remords perpétuel et de tristesse indéfinie.

Ses états d’âme trompeurs ne l’avaient point empêché du tout de m’écraser la gueule, au passage, d’un coup de poing joyeusement affirmé.

- Fraudeur ! Voleur ! Assassin ! m’avait-il lancé à la face.

Ceci démontrait d’abord la plausible regénérescence des cellules grises et de leur système intégrateur, pour peu qu’on veillât, comme ici, à la bonne ventilation et oxygénation des lieux clos. Mais ensuite, combien des états d’âmes persuasifs pouvaient faire oublier très vite le degré de dangerosité de tels individus. Une dangerosité pourtant bien connue de nous tous et de moi-même !... En témoignait aussi, la fréquence inéluctable et quotidienne des coups de poing que je recevais dans la tronche en cet endroit précis du couloir.

Je ramassai mes lunettes et deux dents qui traînaient là - au cas où elles eussent été miennes - et me relevai en zurant plus vort qu’un égorzé viv. Mais aujourd’hui, ô bonheur, mon oeil n’avait point délaissé son orbite, et je n’aurais donc pas à perdre un temps précieux à le rabibocher.

Pour la forme davantage que par esprit revanchard, je tins à montrer fermement ma colère.

- Lobotomisez-moi tout ça pour demain !

- Pour demain ? avait répondu la voix frêle d’un gardien. C’est impossible, voyons, il y en a des légions...

Je réajustai ma chemise de granit rose d’un air digne, et pensai qu’on finirait bien par retrouver plus tard mes choses manquantes. Puis je donnerais mon préavis...

Et tant pis s’il m’en coûtait...

Je claquai violemment des mains:

- Visite terminée ! dis-je. Messieurs, merci et à demain !

 

Le directeur, selon son aimable habitude, avait tenu à me raccompagner jusque sur le seuil de la grande bâtisse blanche. Et toujours avec un fabuleux sourire ! Quel homme gentil c’était, mon Dieu !...

- Toujours fidèle au poste, et toujours à brouter le gazon, le Garde-côtes ! lui dis-je en pointant du doigt la bourrique courbée.

- A tondre le gazon, tint cependant à préciser le directeur. Un jardinier ne broute pas le gazon, voyons ! Il le tond.

Il faisait soleil et Garde-côtes était affublé de sa perpétuelle casquette, ce que je trouvais extrêmement drôle pour un baudet.

Je lui bottai le cul au passage et me retrouvai à chercher mes lunettes très très loin au-delà de la palissade.

- La prochaine fois, je t’empalerai ! criai-je.

Elle ne perdait rien à attendre, la bourrique !

- Je t’empalerai, sale rosse...

 

Ma démission ne fut point acceptée.

Pour des questions de paperasseries, parait-il.

Mais moi je savais que si je prolongeais mon séjour dans la grande bâtisse blanche aux cheminées ponctuantes, un jour viendrait sûrement où...

C’est sûr, je m’autodétruirais. 

 

 

© Jacques Lambert

    PCL Editions, 28 Bte 9, avenue de l’Héliport  B-1000 Bruxelles.

 

 

 

 

 

 

 

   

                                   Francis Perrin. 17 février 1999.

 

 

 

 

 

Critique :

 

Une bonne dizaine de nouvelles par un auteur ayant déjà à son actif un roman, un récit et des films documentaires. Jacques Lambert a parcouru le monde, notamment le Yémen, le Sahara et le Portugal pour en rapporter des images. Ses nouvelles sont nourries de rêves, de cauchemars, mais aussi d’un certain fantastique. Monsieur Hubert, par exemple. Il est obnubilé par les œufs que pondent sans fin les poules et par les mouillettes qu’il doit préparer chaque matin. Il voudrait obtenir des œufs qui ne l’obligeassent plus, pour ses repas, de couper la coquille, de triturer les jaunes, etc. Il en va même jusqu’à croire que le problème revêt une dimension métaphysique. Tout finira par un carnage. Ceci donne l’ambiance du livre. On suit ainsi les aventures de Laglu, un employé, de Hardy, passionné d’arts photographiques, d’Attila, d’autres encore. Des illustrations, de la fantaisie et de l’imaginaire de l’auteur qui écrit :

"A force de manier l’enclume, le jour, la nuit, il (un forgeron) s’était pris pour un marteau et, ce faisant, l’était devenu."

 

Roger Foulon 

Nos lettres n° 8-9, août–septembre 2000.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Possibilité de vous procurer La vie à l’endroit, à l’envers et de travers 

142 pages - 12 € (TVA et frais de port compris pour l'Europe).

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